
Concernée depuis toujours par le traitement du traumatisme et portée par un rêve d’enfant de changer le monde en y éradiquant le sexisme, le racisme et toute autre forme d'injustice, j’ai exercé la profession d’avocat en association et en cabinet privé. Comme avocate, mon attention était dirigée principalement sur les faits, que j’ai appris à analyser et à utiliser, avec pour objectif premier de convaincre et de réparer.
Dans ce jeu du qui a raison qui a tort, le fait de “gagner” n’entrainaît qu’une satisfaction temporaire et finalement de la frustration face à cette montagne de "gens à combattre", sans possibilité d'accéder à la source du phénomène. J’ai réalisé que ce n’était pas la meilleure stratégie pour sortir réellement de la violence et des rapports de pouvoir, que j’exerçais moi-même en conservant une vision “d’ennemi” de l’autre. Un changement de méthode s'imposait.
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Dans ce parcours, j’ai aussi rencontré beaucoup de personnes ayant subi des violences sexuelles qui m’ont fait part de leur détresse face à l’errance thérapeutique, qui s’ajoutait à leur traumatisme. J'ai cherché le moyen, autre que juridique, de les accompagner.
Je me demandais également comment sortir de cette société dans laquelle tant de viols sont commis, pour en faire une société sans viol, comme il en existe dans plusieurs coins du monde. Le viol n'a rien de naturel, c'est un phénomène culturel. Or, ce qui est culturel peut être changé.
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Il y a quelques années, j’ai rencontré Françoise Leclère qui m’a fait découvrir sa pratique, l’accompagnement au déploiement. J'y ai découvert un véritable trésor : le moyen de désactiver rapidement et en douceur tous les traumatismes, de la moindre blessure du passé à la plus grande maltraitance subie. Particulièrement adapté pour les personnes ayant subi des violences sexuelles, l'accompagnement au déploiement permet, parfois en une seule séance, de faire disparaître tous les symptômes et de trouver un apaisement durable.
En apprenant une autre vision du traumatisme, j'ai appris comment le désactiver avec délicatesse, sans besoin de raconter ni d'analyser les faits. Grâce à l'accompagnement au déploiement, chaque traumatisme peut être désactivé et chaque symptôme, y compris le plus insupportable et y compris celui qui consiste parfois à (re)produire des violences envers d'autres, ou envers soi-même, peut disparaître définitivement.
Le voici, le moyen de sortir collectivement de la répétition des violences et des conditionnements traumatogènes, pour aller enfin vers un monde plus libre, plus joyeux, sécure pour tous/toutes et respectueux du vivant.
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Je suis aujourd'hui traumaticienne et pratique l'accompagnement au déploiement.
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